ORIGINE DU PEUPLE KHMER
Les petits plus du weekend ( 5 juin 2021)
Et si nous faisions un peu d'Histoire !
Les Khmers, plus exactement les Khmers-Mons, sont les descendants du peuple Munda, qui furent les premiers habitants des terres indiennes avant que de nouvelles civilisations viennent envahir et repousser les autochtones. Les Khmers-Mons refusèrent de se soumettre aux nouveaux arrivants et préférèrent l’exode plutôt que de perdre leur culture et leurs traditions, dont l’une des routes les conduisit vers le nord-est. Originaires du sud de l'Inde, ils ont progressivement migré vers la Thaïlande, le Cambodge, jusqu’à la mer de Chine, intégrant le bas Mékong ; ils ont bâti un Empire, ont construit des villes grandioses, des temples majestueux et des capitales. Aujourd'hui, on les appelle tout simplement : Les Khmers.
Chaque année, les bonzes des différentes pagodes du Royaume vont au Sri Lanka, berceau de la langue Pâli, pour une retraite spirituelle de quelques semaines. C'est probablement le berceau d'origine de la civilisation Khmère, certains écrits très anciens y font référence, d'autres sont plus mitigés. Il faut préciser que cette migration remonte au début du premier ou deuxièùe siècle après J.C. Et que les preuves formelles évoluèrent avec le temps...
Nokor Kau' thlok / Angkor Borèye
Nokor Kok thlok (Ie - Ve siècles)
On ne peut pas parler des capitales Angkoriennes sans nommée la toute première, qui donna naissance au pays de Kambu. Selon la légende, la province de Takéo ("Ta kè'ouw" តា កែវ) est considérée comme "le berceau de la civilisation khmère" car elle était autrefois la région centrale du royaume de Chenla.
La reine Soma ("Neang Neak" ou នាងនាគ Nirng Nïr en khmer) est considérée comme la première souveraine du Cambodge. Elle aurait régné au Ier siècle, et avait pour époux Kaundinya Ier ou "Preah Thong" ( Prèr Thaong ព្រះ ថោង en khmer).
Kaundinya était d'origine indienne, expulsé par son père, il prit bateau pour s'exiler vers l'est. Il arriva dans la région de "Noko Kau Thlok" (nom... et fonda la première dynastie du Funan... Plus tard, il y bâtit la première capitale, et changea le nom du pays en «Kambuja».
"Norkor Kok Thlok" existe toujours, que l'on nomme aujourd'hui "Angkor Borei"
Et ce fut ANGKOR !
Ishanapura (VIe - VIIIe siècles)
L'arrivée des Khmers dans la région d'Angkor remonte au Ve siècle. Ils fondèrent la première capitale de l'empire Chenla, connue sous le nom "Ishanapura" (en Sanskrit) pendant le règne du roi Isanavarman Ier ; l'actuel Sambor Prei Kuk (សំបូរ ព្រៃ គុហ៍ se prononce "Sâmbor prèye Kou"), proche de Kâmpong Tôm. Elle prospéra de la fin du VIe siècle au début du VIIe siècle de notre ère, et a continué à servir de centre d’apprentissage pendant la période angkorienne... dont la première capitale fut érigée sur le mont Khulen (គូលែន se prononce "Koulène").
Hariharālaya (VIIIe - IXe siècles)
Connue aujourd'hui sous le nom de Rolûos (Rrolour រលួស), c'est dans cette endroit que le roi "Indravraman-Ier" fit construire le premier temple d’État et bien d'autres, c'est le début du style Angkorien.
Le nom "Hariharalaya" (en Sanskrit) désigne les deux divinités hindoues principale dans la Cambodge pré-angkorien Vishnu et Shiva. Le nom de "Harihara" est un composé des noms "Hari" (signifiant dieu Vishnu) et de "Hara" (dieu Shiva).
Mahendraparvata (IXe - Xe siècles)
Cette cité de Phnom Kulen, est connue sous le nom de Mahendraparvata (en Sanskrit), des études menées dans le passé sur d'anciens manuscrits indiquent qu'il s'agit d'une capitale fondée en 802 par Jayarvarman II. Mais son organisation restait jusqu'ici un mystère. Les fouilles récentes permirent de confirmer le gigantisme de l'ancienne capitale : les avenues mesuraient pas moins de soixante mètres de large, cinquante-quatre temples grandioses, un palais royal et ses sanctuaires... Plus tard, des ermites s'installèrent et, soucieux d'éterniser dans la roche les symboles des principales divinités Brahmanique, ils sculptèrent en son lit des milliers de merveilles. Un travail colossal d'une finesse sans limite.
Dans une niche tout près d'une cascade, une grenouille ; sur un rocher affleurant, une Apsaras aux seins ronds, caressée par le courant ininterrompu de la rivière. A ses côtés, un bassin rectangulaire creusé à même le lit, comme une baignoire aux parois bosselées semblant retenir un bref instant les eaux. Ici, Shiva qui chevauche un taureau, là Vishnu sur son serpent "Naga" à plusieurs têtes. Et partout, des Lingas, des milliers de Lingas reposant sur leurs Yonis, sorte de vulve féminine symbolique, formant un tapis de sexes dressés, réunis en fleurs de lotus ou disposés en groupes de cinq. Plus loin, se trouve la source d'immortalité, comme un puits sans fond, alors qu'une fine pellicule de sable semble en matérialiser le fond mouvant.
Certains disent qu'auprès de cette source, un Linga d'or, orné de pierres précieuses, symbole de la virilité, redonnait la fécondité à ceux qui le caressaient. D'une écuelle en or, les hommes versaient sur lui cette eau qui, quelque mètres en amont, venait de caresser le corps de l'Apsara de pierre. Les jours de grandes cérémonies, la foule se faisait marée humaine, chacun voulant toucher ce linga et trouver en lui, la virilité, la fertilité, l'amour, la richesse.
Nota : Le Linga est la représentation phallique des trois dieux hindous. Brahma constituant le socle de l'univers, un bloc carré en grès ; Vishnu veillant à sa conservation, un bloc orthogonal, également en grès érigé, sur le premier. Enfin Shiva destructeur et procréateur, en forme de pénis, culmine au sommet. Le tout, reposant dans une vulve féminine, appelée Yonis. De nombreux Lingas ornent les temples Angkoriens.
Pendant deux siècles, de grandes batailles contre le Siam (actuelle Thaïlande) et Champa (actuel Vietnam) permit l'extension de l'Empire sur toute l'Asie du sud-est.
Aujourd'hui la capitale est totalement en ruine, les principaux temples portaient les noms Rong Chen, Prassat Thma Dap, Prassat Damrei Krap...
Yaśodharapura (Xe - XIe siècles)
Yasovarman-Ier établit sa capitale, qui prendra d’abord son nom Yasodharapura (en Sanskrit). Considérée comme la ville sainte, ce lieu qui changea de nom plusieurs fois, pour devenir définitivement Angkor, et accueillit au fil des siècles les plus grandes merveilles :
Angkor Wat (XIIe Siècle)
Son changea plusieurs fois au cours des siècles, mais il semblerait que son nom d'origine soit : Prassat Boram Vishnu Lauk ប្រាសាទ បរម វិស្ណុ លោក.
C'est le plus grand temple hindou du monde. Il fut construit par le roi Suryavarman II, au début du 12ème siècle. Il est admiré pour sa grandeur, la splendeur de son architecture, et les fresques de ses bas-reliefs qui se réfèrent aux deux livres sacrés de l’Inde ; les plus anciens de l’humanité : le « Mahâbhârata » et le « Ramayana ». Ces deux livres sacrés, créés environ 5 000 ans avant l’ère chrétienne, sont les textes fondamentaux de l’hindouisme et de la mythologie hindoue. Ils racontent deux épopées mythiques qui relatent la création de l’Univers, la naissance des dieux et démons…
Selon la légende, le peuple khmer se serait approprié l'épopée du Ramayana au VII siècle, en le renommant "Reamker" រាមកេរ្តិ៍. Peu importe, le Reamker se réfère au Ramayana et reflète les origines hindous du peuple Khmer ; Khmers-Mons pour être exact. Nota : le mot Prassat signifie : "temple" ; le mot Angkor, signifie la ville-capitale de l'empire. Le mot Watt signifie pagode. Collectivement, Prassat Angkor Wat signifie "Temple-Capitale-Pagode". L'évolution du nom remonte au XVIe siècle, du moins, ce sont les premières traces écrites concernant Prassat Angkor Wat.
Mahānagara (fin XIIe - XIVe Siècle)
Mahānagara (en Sanskrit), connue aujourd'hui sous le nom d'Angkor Thôm, fut la capitale et cité royale construite par Jayavarman VII, après la conquête et la destruction d'une grande partie d'Angkor par les Chams (Tïam ចាម en khmer).
Créée à la fin du XIIe siècle - début du XIIIe siècle, elle restera la capitale de l'Empire jusqu'au XIVe siècle. Elle fut l'une des plus grandes citées médiévales du monde, accueillant plus d'un million d'habitants.
Les remparts et douves de l'enceinte fortifiée furent construits autour du Palais Royal, et les principaux édifices existants comme le Phimeanakas, la Terrasse des éléphants, les temples bouddhiques : Preah Palilay, Tep Pranam, et le Baphuon.
Angkor Thom, signifie « la grande Capitale ». Témoin de la grandeur de l'empire, à l'intérieur de cette enceinte, se trouvent les ruines de palais, de temples et d'autres bâtiments majestueux.
Enfin, Angkor Thom, cette cité royale construite par Jayavarman VII à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle, Son nom sanskrit était Mahānagara. Elle est le témoin de la grandeur de l'empire et
Ainsi, la langue khmère a hérité d'un alphabet provenant du Sanskrit. Mais qui fut adapté aux nécessités de la phonologie khmère. Puis, la langue s'est enrichie de mots issus du Pâli (langue religieuse bouddhique pour les offices), de mots provenant du français, ou encore de l'anglais, pour les mots liés aux nouvelles technologies. Bref, cette langue a dû prendre en compte des évolutions pour s'adapter au fil des siècles.